Alimentation

Le profit de Lassonde grimpe

Les Industries Lassonde ont affiché un bénéfice en hausse de 8,4 % au quatrième trimestre, même si leurs revenus ont diminué de 3,9 % par rapport à la même période un an plus tôt. Le producteur de jus de fruits et de légumes de Rougemont a expliqué le recul de son chiffre d’affaires par le fait que le plus récent trimestre comptait quatre jours de livraison de moins qu’il y a un an. Hormis cette situation, les revenus de Lassonde auraient avancé d’environ 2 %. Les revenus se sont chiffrés à 385,6 millions, contre 401,5 millions réalisés l’an dernier. Lassonde a engrangé un bénéfice net attribuable aux actionnaires de 21,9 millions, soit 3,14 $ par action, contre 20,2 millions, ou 2,89 $ par action, il y a un an. — La Presse canadienne

Analyse

L’équité salariale loin d’être acquise

Dans son budget présenté la semaine dernière, le ministre fédéral des Finances Bill Morneau consacre tout un chapitre à l’égalité des chances relative aux sexes.

C’est un aveu explicite que cette égalité n’existe pas encore, bien que les écarts au chapitre des salaires horaire et hebdomadaire tendent à se rétrécir.

Le Canada fait toujours piètre figure. Un tableau bâti à partir des données de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) fait état d’un écart salarial de 19 % environ. Autrement dit, les Canadiennes gagnaient environ 81 % du salaire des Canadiens, en 2013, même si elles sont plus nombreuses à avoir un diplôme d’études collégiales ou universitaires.

Il s’agit d’un écart considérable qui place le Canada parmi les cancres en matière d’équité salariale au sein de l’OCDE. Seuls la Finlande, le Japon et la Corée du Sud font pire.

Aux États-Unis, qui ne brillent pourtant pas au panthéon de l’égalitarisme, les femmes gagnent 82 % du salaire des hommes, tout comme en Australie.

C’est au Danemark et en Norvège (encore des pays scandinaves !) que l’écart est le plus faible avec 7 % environ.

Ces données sont anciennes et ne tiennent pas compte des différences provinciales, ni de celles entre les secteurs public et privé.

L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a dressé un portrait détaillé de la place des femmes sur le marché du travail. On y apprend, entre autres choses, que les femmes âgées de 25 à 54 ans gagnaient 90 % du salaire horaire des hommes en 2015. Toutefois, comme elles font moins d’heures, leur rémunération hebdomadaire correspond plutôt à 85 % de celle des hommes.

Poussant plus loin l’analyse, Nathalie Mongeau, de l’ISQ, a étudié les écarts de salaire dans les entreprises publiques et privées de 200 employés et plus.

Les syndiquées à temps plein dans ces entreprises, dont l’effectif est à 49,8 % féminin, ont acquis l’égalité salariale. Le taux de syndicalisation des femmes atteint 51,9 %.

Pour les non-syndiquées, les femmes gagnent en moyenne 87,3 % du salaire horaire moyen de leurs confrères.

Ces chiffres globaux masquent néanmoins de grands écarts.

Dans l’administration québécoise, dont 73,9 % de l’effectif est féminin, les femmes gagnent 97,8 % du salaire horaire des hommes. Bien qu’aucune explication ne soit fournie, on peut soupçonner que ce sont dans les échelons supérieurs que subsistent les écarts. Le plafond de verre reste une réalité.

Dans les universités, le salaire horaire des femmes correspond à 77,9 % seulement de celui des hommes. C’est une proportion plus faible que dans le secteur privé, où le taux horaire atteint 88 % du taux masculin.

Selon la chercheuse, « la répartition de l’effectif selon le genre dans les niveaux de compétence explique une bonne partie de la différence ».

Mais pas tout. Même en appliquant une standardisation de la répartition de l’effectif pour que les femmes occupent la moitié des postes, un écart horaire de 3,59 $ subsiste. Cela reste parmi les plus élevés, toutes sous-catégories confondues.

L’analyse montre aussi que les titulaires d’un diplôme collégial subissent une discrimination salariale plus élevée que leurs consœurs qui ont seulement terminé leur secondaire ou que celles qui ont un baccalauréat en poche.

Travailler dans une industrie à prédominance masculine, comme la fabrication ou les ressources naturelles, ne handicape par une femme sur le plan salarial. Travailler dans une industrie à prédominance féminine, comme la santé, l’enseignement, l’administration ou les affaires, ne les avantage pas non plus.

Il faut noter enfin que les entreprises privées et publiques de 200 employés et plus avaient un effectif global moyen de 815 000 personnes en 2015. Cela représente environ 20 % des personnes détentrices d’un emploi.

Il serait intéressant de comparer le salaire des hommes et des femmes par niveau de scolarité dans la petite et moyenne entreprise privée, publique et parapublique.

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